mercredi 27 décembre 2023

Palmarès - Mes séries préférées en 2023

 







21 séries plus tard, il est temps de vous présenter mon top 5 annuel. Le choix a encore une fois été déchirant et j'ai avec regret dû laisser tomber plusieurs séries coups de cœur. Une fois de plus cette année, la quantité de séries offertes par les sites de streaming est absolument astronomique et la qualité ne manque pas. Cette immense quantité de choix explique également l'absence de certaines séries de mon palmarès, comme Succession, que vous ne trouverez pas dans cette liste, tout simplement parce que je n'ai pas eu la chance de la regarder.

Une chose que je retiens de cette année en séries ? Laisser une chance aux genres que je suis moins habitué de regarder peut me faire découvrir des séries phénoménales. Avant cette année, je ne regardais pratiquement pas de comédies, mise à part Ted Lasso. Cette année, j'ai décidé d'en regarder plusieurs et je ne regrette absolument pas mon choix. Il y en a même 2 qui ont réussi à s'insérer dans mon top 5. 

Voici, sans plus tarder, mes 5 séries préférées de 2023 :



5. Star Trek : Strange New Worlds


On a eu droit cette année à deux excellentes saisons de Star Trek en live-action : Picard, saison 3 et Strange New Worlds, saison 2. Je voulais seulement en placer une dans mon top 5 et mon choix s'est finalement arrêté sur celle-ci, principalement parce que je crois que mon énorme appréciation de la dernière saison de Picard a été accentuée par le fait que la série nous a apporté une grosse quantité de fan-service... ce qui a un peu camouflé certaines faiblesses dans son scénario. Strange New Worlds, quant à elle, n'a pas souffert de ce problème et nous a plutôt servi 10 épisodes de bonne science-fiction divertissante. Ce que j'ai particulièrement apprécié de cette saison, c'est que, des mois après, je suis encore capable de me rappeler de chaque épisode individuellement, chose qui est rendue possible à cause du format de la série : de nouveaux scénarios à chaque semaine, comme le faisaient les séries de Star Trek à l'époque. La différence avec les plus anciennes séries de la franchise? 10 épisodes de très bonne qualité, au lieu de 26 épisodes à la qualité variable. De plus, Strange New Worlds prend quand même le temps de faire évoluer ses personnages tout au long de la saison, chacun et chacune ayant le temps de briller à un moment où l'autre au cours de ces 10 épisodes. 



4. Shrinking


Shrinking est une série à voir absolument pour les fans de séries wholesome du style de Ted Lasso (que je n'ai pas pu intégrer dans ce top 5 malgré mon grand amour pour la série). On a ici plusieurs personnages qui doivent faire face à leurs problèmes personnels et qui vont devoir se parler pour arriver à retrouver le bonheur. Le tout est fait dans une ambiance super positive et légère, mais la série prend quand même parfois le temps de nous offrir des scènes plus dramatiques et chargées d'émotions. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai eu les larmes aux yeux pendant plusieurs scènes, surtout vers la fin de la saison. Pourtant, les thèmes abordés ne me touchent pas vraiment et je ne peux pas m'identifier dans ce que ces personnages vivent. C'est donc un signe probable que la série est vraiment efficace et les acteurs en sont en grande partie responsables. Je ne connaissais pas Jason Segel auparavant, mais j'ai vraiment apprécié sa façon d'interpréter son rôle dans cette série et toutes les expressions faciales qu'il est capable d'employer. Jessica Williams est également une excellente découverte. Sans oublier Harrison Ford, qui est absolument délectable dans son rôle d'un psychologue âgé et grognon atteint de Parkinson. La façon dont il lance ses répliques humoristiques, sans émotion, est absolument géniale et je trouve ça dommage qu'il n'ait pas joué dans plus de comédies au cours de sa carrière. Shrinking est avant tout une comédie et comporte donc son lot de moments absurdes, mais l'humanité qui est présente tout au long de la saison et les émotions que les acteurs réussissent à délivrer balancent le tout de façon brillante. 


3. Foundation


La première saison de Foundation était correcte, mais ne m'avait pas particulièrement impressionné : l'intrigue se déroulant sur Terminus était très générique et peu intéressante, pendant que tout ce qui concernait l'Empereur et ses clones était de la science-fiction de très grande qualité. Ce problème n'est plus présent dans cette deuxième saison : cette fois, toutes les intrigues sont aussi intéressantes les unes que les autres, et ce, pendant toute la saison. Foundation pourrait facilement être comparée à Game Of Thrones, mais dans l'espace, et bien que je déteste quand les gens font toujours des comparaisons avec la série culte de HBO, je dois avouer que le lien peut facilement se faire ici. On a droit à des intrigues de cour, pendant que d'autres personnages sont plus au cœur de l'action dans d'autres parties de la galaxie. Les intrigues finissent par se rejoindre  vers la fin de la saison, pour nous offrir un trio d'épisodes épiques et spectaculaires qui concluent avec merveille ce chapitre de l'histoire. Lee Pace, dans son rôle de l'Empereur, reste le plus gros point fort de la série, mais d'autres personnages ont également la chance de briller au cours de la saison. Je dois aussi mentionner que la série a l'air absolument magnifique, les effets spéciaux rivalisant facilement avec les gros blockbusters d'Hollywood. 

2. The Last of Us


The Last of Us nous prouve enfin que oui, c'est possible de créer une excellente adaptation d'un jeu vidéo en série télé. Restant en grande partie fidèle à l'œuvre originale tout en apportant son lot de surprises pour les amateurs du jeu, la série a réussi à justifier son existence et à se démarquer des innombrables autres séries de zombies, grâce entre autres à ses deux protagonistes, Joel et Ellie, interprétés à merveille par Pedro Pascal et Bella Ramsey. L'exploration du lien en constante évolution entre les deux héros reste un gros point fort de cette histoire, de même que les impacts que le monde autour d'eux apporte sur ceux-ci. La production était impeccable pendant l'intégralité des neuf épisodes, le monde postapocalyptique nous étant présenté de façon très crédible et détaillée. Mention spéciale à l'épisode 3, Long, Long Time, qui a complètement détourné le focus de Joel et Ellie et a plutôt raconté l'histoire de Bill et Frank, deux personnage secondaires, dans l'un des meilleurs épisodes de télévision de l'année. 


1. The Bear


Aucune série ne m'a autant envoûté cette année que The Bear. Après une première saison, déjà excellente, qui nous avait fait vivre des moments hyper stressants dans la cuisine d'un petit restaurant de Chicago, cette deuxième saison ralentit l'allure pour explorer ses personnages plus en profondeur. Elle explore par le fait même des thèmes comme le trauma, la santé mentale et les familles dysfonctionnelles d'une façon très réaliste. L'ensemble d'acteurs est absolument phénoménal et aide à rendre le tout extrêmement captivant, les trois étoiles étant certainement Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach et Ayo Edebiri. Sans oublier des dialogues vraiment réalistes : The Bear est l'une de ces rares séries où les personnages s'expriment d'une façon qui est vraiment similaire à comment nous parlons réellement dans notre vie de tous les jours. Tout cela a créé un sentiment d'attachement extrêmement fort à ces personnages tout au long de mon visionnement. Au cours de ces 10 épisodes, j'ai passé au travers de toute une gamme d'émotions : j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai eu le cœur brisé et j'ai angoissé. L'ambiance stressante de plusieurs épisodes pourrait faire décrocher certaines personnes, mais je recommande tout de même fortement cette série aux amateurs de bonne télé. 


Mentions honorables

Ted Lasso : Une 3ème et dernière saison malheureusement moins bonne que les deux premières, mais qui m'a quand même, encore une fois, rempli de joie. Le personnage de Ted Lasso est honnêtement un modèle pour moi et je ne l'oublierai jamais. 

Star Trek Picard : Un  retour de tous les personnages de TNG apporte un gros + à cette saison, qui clôt la série à merveille. 

Barry : La comédie de Bill Hader se termine avec une très bonne 4ème saison, mais probablement celle que j'ai le moins apprécié dans toute la série. 

Only Murders in the Building : Martin Short brille dans cette 3ème saison de la série, qui s'éloigne un peu de son emblématique "building" pour nous offrir une incursion dans le monde du théâtre. Une excellente saison. 

Slow Horses : La série d'espionnage de AppleTV+ garde son humour british et Gary Oldman continue d'être captivant. 

vendredi 21 avril 2023

Critique série - Star Trek: Picard, saison 3

 



Spoilers à venir!!

Cette troisième saison de Picard nous promettait un meilleur au revoir pour l'équipage de TNG, après des adieux un peu décevants dans Star Trek: Nemesis en 2002. Pour cela, un nouveau showrunner a été mis en charge de la série: Terry Matalas (créateur de l'excellente série 12 Monkeys), qui avait déjà beaucoup d'expérience avec l'univers de Star Trek et, le plus important, un grand amour pour tout ce que la franchise a déjà pu nous offrir. J'avais donc de grands espoirs pour cette ultime saison, malgré une première saison plutôt moyenne et une deuxième très médiocre. Et je suis ravi de dire que je n'ai pas été déçu du résultat. 

Est-ce que mon avis est un peu influencé par les effets nostalgiques causés par la présence de tous les acteurs principaux de TNG? Fort probablement. La nostalgie était extrêmement présente au fil de cette saison : il y a même un moment en particulier où j'ai versé des larmes seulement à cause de l'apparition de l'Enterprise-D, vu pour la dernière fois dans le film Generations en 1994 (on a également pu l'apercevoir, dans une moindre mesure, dans le dernier épisode de Star Trek: Enterprise en 2005). C'était le plus gros moment de nerdgasm de la franchise depuis très longtemps. 

Donc oui, la série camoufle légèrement ses lacunes scénaristiques par du fan-service assez intense, particulièrement vers la fin de la saison, mais ça ne m'a vraiment dérangé, car je savais à quoi m'attendre. Cette saison se veut comme une lettre d'amour à TNG et cela fonctionne à merveille.

Côté scénario, la saison nous propose une histoire de style mystery box, qui pose beaucoup de questions et tarde beaucoup avant de nous donner des réponses. Plus particulièrement, le mystère entourant Jack, le fils de Picard et Crusher, est étiré sur beaucoup trop d'épisodes et c'est seulement au début du 9ème chapitre que nous est révélé la nature de ses visions et, par le fait même, le véritable ennemi de cette saison : les Borg.

Évidemment que les Borg occupent une place dans cette ultime saison de Picard. Après tout, l'expérience qu'a vécu Jean-Luc en tant que Locutus l'a complètement bouleversé pour le restant de ses jours, et les Borg ont joué un rôle très important dans la franchise. Cette saison permet donc de les rayer de la carte pour de bon et ce, de façon très satisfaisante, bien que j'aurais aimé voir un peu plus des drones en action. Le retour d'Alice Krige, voix de la reine Borg, fut également très apprécié et l'apparence cauchemardesque de la reine était réussie. Le design du cube Borg était aussi fantastique, teinté de cette lueur verte toujours aussi représentative du Collective.

J'ai trouvé que beaucoup trop de temps a été consacré au conflit contre Vadic dans les huit premiers épisodes. La première bataille contre la changeling et son équipage, alors que le Titan et le Shrike jouaient au chat et à la souris dans une nébuleuse, était très intéressante à regarder et nous a apporté son lot de tension. Cependant, les deux épisodes où le Titan est infiltré par les changelings furent probablement les deux plus faibles de la saison, ne nous présentant pas grand chose de particulièrement nouveau, mis à part de gros développements pour Data, qui a dû faire face à Lore pour une dernière fois dans une joute mentale très à-propos.

J'ai absolument adoré les références à Deep Space Nine, ma série préférée de la franchise, au cours de la saison. La révélation que des changelings avaient infiltré Starfleet était absolument brillante et m'a rempli de joie. Ce fut un peu décevant, cependant, de découvrir que les Borg étaient le véritable ennemi de cette saison et j'ai un peu moins apprécié comment les changelings ont soudainement été mis de côté dans les deux derniers épisodes. J'aurais aimé que l'infiltration de Starfleet par les polymorphes ait un plus grand impact à long terme sur l'organisation. J'aurais évidemment apprécié encore plus de références à DS9 et quelques caméos, mais malheureusement, la saison n'aura pas su délivrer de ce côté. En même temps, le but principal de cette saison était de nous offrir une véritable conclusion à l'équipage de TNG, alors il est un peu normal que tout ce que je souhaitais ne soit pas arrivé. En espérant qu'il y ait d'autres occasions pour que cela se produise (dans la potentielle nouvelle série Star Trek: Legacy?). 

La meilleure nouvelle concernant ce retour des acteurs de TNG? Tout le monde a le temps de laisser sa marque. En effet, chaque personnage a un rôle important à jouer dans cette saison. Tout d'abord, Patrick Stewart semble gagner en énergie dans ces épisodes, après deux saisons où son âge se faisait clairement ressentir. Il s'exprime de façon beaucoup plus similaire à ce qu'il pouvait faire à l'époque, aboyant même quelques ordres à l'équipage de façon assez autoritaire. Puis, Gates McFadden est meilleure que jamais dans son rôle de Crusher, ajoutant une dose d'émotion très touchante à plusieurs de ses présences, y compris cette scène poignante ou, d'un seul regard, elle fait comprendre à Jean-Luc qu'il est le père de Jack. Brent Spiner peut quant à lui enfin élargir son registre, interprétant un Data qui est finalement capable de ressentir des émotions, et l'acteur alterne à merveille entre Lore et Data lorsque l'androïde est habité par les deux entités. Michael Dorn reprend son rôle de Worf et nous donne l'impression qu'il n'a jamais arrêté de jouer le personnage, donnant au Klingon le même charme qu'il a toujours eu, tout en nous faisant connaître une nouvelle partie du personnage, qui s'est familiarisé avec la méditation et la zénitude au cours des dernières années. Il a d'ailleurs l'occasion de nous offrir plusieurs répliques hilarantes tout au long de la saison, étant pratiquement le comic relief de la série. Levar Burton interprète à nouveau Geordi et a la chance de jouer avec sa propre fille, Mica. Il nous fait découvrir avec brio que Geordi est maintenant père de famille et un homme changé, n'ayant pas nécessairement les mêmes priorités qu'auparavant. Marina Sirtis fait son entrée tard pendant la saison, mais a le temps également de faire sa marque, jouant un rôle clé dans la résolution du mystère de Jack et permettant aussi à tout notre équipage de s'en sortir indemne dans le dernier épisode. Mais le personnage qui m'a le plus marqué au cours de cette saison est définitivement Riker, interprété avec brio par Jonathan Frakes. L'acteur n'a aucunement perdu de l'énergie qu'il avait à l'époque et c'est un plaisir de retrouver le numéro un, qui est encore et toujours le plus fidèle conseiller de Picard. 

La série nous présente aussi quelques personnages qui n'étaient pas présents dans TNG. Entre autres, Jeri Ryan revient dans son rôle de Seven of Nine, aussi charismatique que dans les précédentes saisons. Michelle Hurd reprend également son rôle de Raffi : malheureusement, je n'ai jamais vraiment aimé ce personnage. En effet, j'ai toujours eu l'impression que Hurd mettait trop d'émotions dans le rôle et j'ai plus souvent qu'autrement été agacé par ses scènes. Cette ultime saison ne m'aura donc pas fait changer d'avis sur Raffi. Nous avons également la chance de découvrir deux nouveaux personnages. Il y a, bien évidemment, Jack Crusher, interprété par Ed Speelers. J'ai bien apprécié comment Speelers a joué le personnage, le rendant très charismatique par moments, tout en nous présentant des moments où il était beaucoup plus vulnérable, tourmenté par ses visions. L'autre nouveau personnage ayant un rôle majeur au cours de cette saison est le capitaine Shaw, joué par Todd Stashwick. Alors qu'il paraissait comme un solide trou de cul en début de saison, Shaw a su nous montrer son meilleur côté plus tard dans la saison, jusqu'à sa mort héroïque dans le neuvième épisode. J'avoue que j'ai trouvé cette mort un peu cheap et j'aurait apprécié que le personnage survive afin de se retrouver dans un potentiel spin-off. Je comprends en même temps que sa mort était importante pour le développement de Seven. 

Cette saison ressemble beaucoup plus aux films de TNG qu'à la série en tant que tel et on pourrait quasiment affirmer que c'est le 5ème film de TNG. Les scènes d'action sont nombreuses et les effets visuels sont de toute beauté (le cube Borg à-côté de Jupiter, WOW!!). Le rythme est effréné et nous offre peu de moments de détente. J'aurais d'ailleurs aimé que la saison se compose de quelques épisodes supplémentaires afin de mieux explorer la dynamique entre nos personnages. J'ai l'impression que quelques personnages n'ont pas vraiment eu l'occasion d'interagir entre eux pendant la saison, que ce soit Data avec Crusher, Laforge avec Worf ou Picard avec Berverly. Bref, j'en aurais aimé encore plus. 

J'ai absolument adoré la bande sonore composée pour cette saison. Le retour du thème de First Contact à la fin de chaque épisode était absolument jouissif, ce thème étant probablement mon préféré dans toute la franchise. De nombreux hommage sont effectués par les musiciens tout au long de la saison, certains passages nous faisant penser à la musique de James Horner dans The Wrath of Khan et un autre moment se permettant d'utiliser le thème principal de Generations.

Cette ultime saison de Picard est donc un véritable cadeau pour les fans, nous offrant pratiquement tout ce qu'on pouvait espérer. Terry Matalas a su délivrer tout ce qu'il nous avait promis et cela fait de cette saison la meilleure de Trek depuis Deep Space Nine à mon avis (je n'ai pas vu Voyager). Je crois qu'Alex Kurtzman devrait offrir à Matalas un nouveau rôle de showrunner dans la franchise, et quoi de mieux pour cela que le potentiel spin-off Legacy, dont Matalas a glissé quelques mots à plusieurs reprises? Ce serait l'occasion idéale de continuer à ramener d'autres personnages de TNG, DS9 ou Voyager. En attendant, ce fut un énorme plaisir de revoir tous ces personnages réunis pour une dernière fois (ou pas?) au petit écran. J'ai bien l'impression que c'est réellement la fin pour Patrick Stewart dans son rôle de Picard, mais j'ai bon espoir de revoir certains des autres personnages faire des apparitions dans d'autres séries (donnez à Michael Dorn sa série de Capitaine Worf, par pitié!!!). Je dis donc merci à tous ceux impliqués dans cette ultime saison de Picard pour un travail absolument fantastique et qui m'a fait vivre de nombreuses émotions au cours des dernières semaines. Le futur de Star Trek semble bien plus prometteur qu'on pouvait le penser il y a quelques années. 


Note finale : 9/10





mardi 11 avril 2023

Critique série - Hello Tomorrow!, saison 1






J'avais été intrigué par la bande-annonce de Hello Tomorrow!, alors que AppleTV+ semblait nous offrir une nouvelle série de science-fiction rétrofuturiste au concept intéressant et novateur. Le résultat final est une série qui se détourne finalement de l'aspect sci-fi de son concept pour explorer plus particulièrement la dynamique entre ses différents personnages. Le contexte rétrofuturiste prend donc du recul et se démarque seulement à quelques reprises, par l'inclusion de robots servants, de voitures volantes, d'objets de communication à l'allure loufoque, etc. Heureusement, le scénario a réussi à garder mon intérêt pendant toute la durée de la saison, sans être particulièrement exceptionnel. J'attendais un moment "mindblowing", un twist qui changerait complètement l'allure de la série ou qui la rapprocherait un peu plus de son concept de science-fiction. Malheureusement, ce moment que j'attendais n'aura jamais lieu, la série résolvant son intrigue en restant fidèle à ce qu'elle a instauré dans ses débuts. 

Hello Tomorrow! est une comédie dramatique qui suit le personnage de Jack Billings (incarné par le charismatique Billy Crudup) et son équipe dans leur projet de vendre des condos et des propriétés sur la lune. C'est donc le concept qui démarre la série et qui est, ma foi, très intéressant. Cependant, dès le premier épisode, un virage assez serré est effectué, alors que Jack rencontre son fils Joey (Nicholas Podany), qu'il n'a pas vu depuis que ce dernier était tout petit. En effet, Jack a quitté sa femme et son fils plusieurs années avant le début de la série. Joey a donc grandi sans connaître son père et le déteste pour cette raison. Jack décide donc de ne pas révéler à Joey qu'il est son père et réussit à le convaincre de se joindre à l'entreprise en tant que vendeur. Le hic: l'entreprise de Jack est frauduleuse. Les propriétés vendues ne sont pas réelles et les acheteurs ne le savent pas. Même les collèges de Jack ne sont pas au courant, et donc Joey par le fait même. La série nous présente donc, en grande partie, les efforts de Jack pour se rapprocher de son fils tout en essayant de ne pas l'éloigner à nouveau (avec l'intention de lui révéler leur lien de parenté un peu plus tard), en même temps de nous montrer les problèmes que Jack devra affronter s'il ne veut pas que son entreprise morde la poussière. 

C'est une histoire qui aurait facilement pu se dérouler dans un monde plus semblable au nôtre, se concentrant plutôt sur les interactions entre les personnages que sur son concept de science-fiction. Le tout nous donne l'impression que les créateurs ont voulu donner cette ambiance rétrofuturistique à la série afin de se démarquer d'autres oeuvres racontant le même genre d'histoire. Néanmoins, le monde tel qu'il est présenté dans Hello Tomorrow! est intéressant et charmeur, en plus d'être très joli. Les technologies présentées sont pour la plupart intéressantes. Par exemple, l'un des personnages possède une valise qui le suit un peu partout et à laquelle il peut donner des commandes vocales. On découvre aussi que le courrier est livré par des petits robots qui flottent. Lors d'une partie de baseball, on peut apercevoir que les balles ne se déplacent pas de la même façon qu'elles le feraient en réalité. Bref, il y a plusieurs éléments subtils qui nous rappellent que cette série ne se passe pas dans notre monde et qui se pointent le bout du nez à plusieurs moments pendant l'histoire. Mais le tout est plus dans le style que dans la substance. 

Hello Tomorrow! est une comédie dramatique et je dois avouer que j'ai préféré ses moments plus sérieux à ses passages plus loufoques. J'ai trouvé que l'humour était un peu trop over-the-top à plusieurs moments et ce n'est pas nécessairement ce que je recherchais. Plus particulièrement, les personnages de Herb (Dewshane Williams) et Betty (Susan Heyward) étaient trop caricaturaux et ne ressemblaient pas vraiment à de réelles personnes dans leur façon exagérée de se comporter. Les moments les mettant en vedette présentaient à mon avis un contraste trop élevé avec les moments plus sérieux et ça donnait l'impression que la série ne savait pas trop ce qu'elle voulait être.

J'ai tout de même bien apprécié le reste de l'histoire, malgré ma déception que le concept n'était pas aussi près de la science-fiction que ce à quoi je m'attendais. La relation entre Jack et Joey a su garder mon intérêt tout au long de la saison et j'avais extrêmement hâte d'assister au moment où Joey apprendrait que Jack était son père. C'était également intéressant de voir Jack commencer à perdre le contrôle d'un peu tout ce qui lui était cher au fil de la saison, alors qu'il commençait à de moins en paraître comme le bonhomme charismatique qu'il semblait être en début de saison, piquant des crises et criant après d'autres personnages à quelques reprises. Petit coup de cœur aussi pour Shirley Stedman (Haneefah Wood) qui a dû naviguer au travers de plusieurs ennuis tout au long de la saison, tout en gardant une personnalité forte et sûre d'elle-même. C'était probablement le personnage le plus humain et auquel on pouvait le plus facilement s'identifier dans cette première saison et on ne pouvait que lui souhaiter le meilleur.

Sans aller dans les détails, j'ai trouvé la façon dont le scénario a évolué au fil de la saison très intéressante. Alors que les premiers épisodes étaient plutôt lents et semblaient nous présenter des événements peu pertinents, la deuxième moitié de la saison a commencé à faire monter les enjeux assez drastiquement, surtout pour Jack. Dos au mur, ce dernier a dû prendre plusieurs décisions difficiles. Billy Crudup, que j'ai découvert avec cette série, a très bien joué son rôle et il était extrêmement difficile de décider si j'avais le goût d'être du côté de Jack ou non: ce dernier prenait des décisions absolument terribles, mais Crudup injectait un tel charme au personnage qu'il était difficile de le détester. 

La saison se termine de façon assez inusitée et, sans entrer dans les détails, j'espère bien qu'une deuxième saison verra le jour afin de poursuivre l'histoire. Si jamais la série n'est pas renouvelée, je pense tout de même que c'est une fin adéquate thématiquement, qui conclut de façon satisfaisante les histoires de chaque personnage. Néanmoins, le contenu est là pour produire une suite qui pourrait possiblement entrer un peu plus dans le domaine de la science-fiction. 

En bref, Hello Tomorrow! est une série au concept intéressant, mais qui ne l'explore pas autant qu'on le souhaiterait et qui utilise son monde rétrofuturiste pour maquiller une histoire plus ou moins innovante. Cependant, une fois que j'ai accepté la série pour ce qu'elle était réellement, j'ai su l'apprécier en majeure partie. Hello Tomorrow! a un charme distinctif qui lui permet de se distinguer du lot et les acteurs réussissent suffisamment à nous rendre attachés à leurs personnages et à leurs relations pour qu'on passe un bon moment au cours de ces 10 épisodes. 

Note finale : 7,5/10 





mercredi 29 mars 2023

Critique cinéma - John Wick: Chapter 4

 





Spoilers à venir!!!


John Wick est l'une des mes séries de films d'actions préférées, se démarquant d'autres films du genre par ses chorégraphies inventives, son utilisation intéressante des lumières et éclairages, son worldbuilding inusité et, bien sûr, son héros titulaire. Ce 4e opus poursuit donc dans la même veine que les précédents, ne réinventant pas la roue, mais décidant plutôt de perfectionner la recette gagnante des autres films, nous offrant par le fait même le meilleur opus de la série. Je dirais même que ce nouveau volet permet de faire passer la franchise de "l'une des meilleures séries de films d'action" à "l'une des meilleures séries de films en général", offrant une digne conclusion qui permet de clore cette histoire démarrée dans le premier volet, tout en laissant suffisamment d'avenues ouvertes pour une possible suite si jamais la demande est là.


Je dois avouer que la durée de 2h49 du film m'a un peu fait peur au début. Oui, voir John Wick tuer des centaines de gars est absolument divertissant, mais est-ce que cela peut l'être pendant une si longue durée? La réponse finale est oui, mais il faut tout de même dire que ce film comportait de longs moments plus tranquilles entre ses différentes scènes d'action. Le tout était, selon moi, dosé d'excellente façon, la seule scène s'étant un peu trop étirée en longueur à mon goût étant la première scène d'action du film, au Japon.


Une grande partie de ce qui rend les scènes d'action de cette série si uniques est, ien entendu, la qualité des chorégraphies de combat et la variété de ces dernières. Pratiquement chaque scène d'action de ce film est mémorable, car elle comporte un élément différent qui la fait se démarquer : on a ici droit à une scène de combat en plein milieu de la route ultra achalandée de l'Arc de Triomphe, où les voitures passantes deviennent un obstacle assez majeur, puis, une scène filmée du haut des airs, chorégraphiée de façon exceptionnelle, faisant énormément penser aux jeux vidéo ayant une perspective top down, de même qu'un passage où Wick doit monter un long escalier le plus rapidement possible tout en affrontant des vagues d'ennemies qui lui bloquent le chemin. 


Rien de tout ceci n'est générique. Certains films d'action comportent leur lot de scènes d'actions, qui finissent par se fondre parmi le reste et qu'on oubliera assez vite. Avec John Wick, je suis en mesure de me rappeler de chaque scène d'action présente dans le film, même des jours après.


Évidemment, le tout demande un peu d'éteindre son cerveau pendant quelques heures. John Wick a beau porter un veston pare-balles, il est un peu irréaliste qu'il survive à autant d'ennemis qui n'ont pour seul but que de le tuer. Également, pendant le combat de l'Arc de Triomphe, il était un peu insensé que les citoyens qui n'avaient rien à voir là-dedans continuent de circuler sur cette route au lieu de prendre un détour pour éviter de se ramasser avec un gars mort sur leur pare-brise. Alors oui, il y a des petits éléments comme ça qui sont étranges, mais ils ne m'ont vraiment pas empêché d'apprécier le film au plus haut point et je ne pense pas que quelqu'un qui a vu les précédents volets va être surpris que le tout se passe de cette manière. Les gens devraient savoir à quoi s'attendre après tout ce temps.


La scène la plus marquante pour moi a définitivement été celle filmée du dessus. Elle m'a complètement captivé du début à la fin et j'en aurais même pris plus. La façon dont Wick et les différents ennemis se déplaçaient dans toutes les pièces était en tout temps cohérente et le tout était super clair à suivre. L'utilisation du fusil incendiaire par Wick était également très bien pensée et a permis de produire des effets de lumières très intéressants et uniques. Possiblement ma scène préférée de toute la série. 


Il me faut évidemment glisser un mot sur l'aspect plus technique du film. La cinématographie est excellente du début à la fin, mais ce qui a le plus attiré mon attention pendant le visionnement était l'utilisation de la lumière. Que ce soit le feu craché par le fusil de Wick pendant la scène mentionnée plus haut, les néons utilisés dans l'hôtel au japon ou au refuge du bizarre "Killa", la lumière joue un rôle très important pour nous plonger dans cette ambiance nocturne particulière à la série, tout en permettant de rendre les scènes d'action très claires et faciles à suivre. Cette utilisation de la lumière et la cinématographie impeccable s'allient pour créer un magnifique portrait  pendant toute la durée du film. Chapeau à toute l'équipe technique. 


L'histoire du film n'invente rien de particulièrement nouveau pour la série, alors que Wick est encore une fois poursuivi par de nombreux tueurs qui souhaitent obtenir la prime pour sa peau. Cependant, les nouveaux personnages introduits ont l'occasion de laisser leur marque. Donnie Yen est excellent dans son rôle de Caine et sa relation avec Wick était très intéressante à explorer. Je suis bien heureux qu'il ait réussi à s'en sortir vivant (du moins, jusqu'à cette scène à la fin du générique) et un film le mettant en vedette me plairait bien, sa technique de combat étant particulièrement intéressante à regarder. Mr. Nobody, incarné par Shamier Anderson, était également intéressant à découvrir et j'étais bien intrigué par ses véritables intentions concernant John Wick et le Marquis. Parlant du Marquis, je pense que ce dernier est l'un des méchants les plus mémorables de la série. Bill Skarsgard a très bien joué le rôle et j'ai vite appris à détester son personnage. Il n'a pas vraiment pu faire sa marque en combat, laissant toujours la sale besogne à ses acolytes, mais il a contrebalancé cela en lançant certaines répliques assez cinglantes à Wick. Mentions spéciales aussi à Ian McShane, Clancy Brown, Hiroyuki Sanada, Rina Sawayama, Laurence Fishburne et Lance Reddick (RIP), qui ont tous réussi à laisser leur marque dans le film.


Le film clôt l'histoire de John Wick de façon satisfaisante. Oui, John est mort (ou pas?), mais il réussit à sauver son honneur avant la fin et, par le fait même, à sauver son ami Winston. J'ai bien aimé que sa mort se produise au lever du soleil, alors que la majorité des scènes de tous les films se sont produites en pleine nuit. Ça pourrait être symbolique, mais je ne sais pas si c'est ce que les scénaristes désiraient faire. Ce 4e volet a moins développé ce monde alternatif que les précédents, introduisant peu de nouveaux éléments au lore de la Table Ronde, mais cela ne m'a pas vraiment dérangé et je pense que la série "The Continental" pourra sans doute répondre à certaines questions. Évidemment, j'aurais bien aimé voir Wick s'en prendre à la Table Ronde et ainsi éliminer la menace pour de bon, mais c'est quand même intéressant de laisser l'organisation ainsi, comme une mystérieuse entité qui reste assez inexplorée, mais tout de même menaçante. 


Est-ce que j'aurais aimé que la série se poursuive encore? Évidemment. Je ne me lasserai jamais de voir John Wick buter des centaines d'ennemis. En même temps, toute bonne chose a une fin et si c'est vraiment la fin de cette saga, j'en serai satisfait, car chaque volet a su délivrer un divertissement d'extrême qualité et il vaut mieux arrêter tout de suite que continuer à faire des films jusqu'à ce que notre mémoire de l'ensemble de la série soit un peu ternie à cause de films plus médiocres. N'empêche qu'il a été récemment annoncé qu'un cinquième volet était possiblement planifié. Cela voudrait-il dire que Keanu reviendrait encore une fois dans le rôle ? C'est possible. Ça ne m'étonnerait pas que Wick ne soit pas vraiment mort et que ce soit seulement ce qu'il laisse croire au monde, pour enfin vivre en paix. Tout cela reste donc à découvrir si jamais un 5e volet est effectivement produit, mais, en attendant, cette conclusion est extrêmement satisfaisante. 


Note finale : 9,5/10

 



lundi 13 mars 2023

Critique série - The Last of Us, S01E09 : Look for the Light (Fin de saison)



Spoilers à venir!!

Quand j'ai appris que cet ultime épisode de The Last of Us serait d'une durée de seulement 43 minutes, j'avoue que j'ai eu un peu peur que la série rate l'atterrissage. Il me semblait qu'il restait beaucoup de contenu à présenter pour compléter l'histoire, mais peu de temps pour le faire. Heureusement, mes craintes se sont avérées infondées et ce dernier épisode a conclu comme il le devait l'histoire du premier jeu. 

On commence par retourner dans le passé dans les premières minutes de l'épisode et c'est au tour de Ashley Johnson, l'interprète de Ellie dans le jeu, de briller. Je dois dire que ça faisait très étrange d'entendre la voix originale de Ellie dans un autre rôle, mais le lien était bon à faire étant donné que Johnson interprétait la mère de Ellie. Ce flashback relativement court nous permet d'apprendre l'origine de l'immunité d'Ellie (sa mère s'est fait mordre alors que le cordon ombilical était encore attaché, ce qui a causé que la jeune fille est née avec le cordyceps à l'intérieur d'elle et que, lorsqu'elle s'est fait mordre, le virus n'a pas voulu l'infecter), en plus de mieux nous expliquer comment Marlene a connu Ellie. Un flashback très pertinent donc, qui permet de nuancer encore plus les dernières minutes de l'épisode, alors que Marlene doit prendre la difficile décision de sacrifier Ellie pour la cause, malgré la promesse faite à sa mère. Ce flashback nous permet également de voir le seul infecté de l'épisode, ce qui m'a un peu déçu : j'espérais une dernière rencontre avec des infectés avant la fin de la saison. Pas nécessairement une scène de 10 minutes, mais au moins une petite présence afin de nous rappeler l'importance de cette immunité qu'Ellie possède. 

L'épisode nous a par la suite présenté, pour une dernière fois cette saison, quelques interactions entre Joel et Ellie pendant qu'ils parcouraient la ville détruite. J'ai bien aimé l'inversion de leur personnalité en comparaison avec les épisodes précédents : cette fois, c'est Joel qui est enjoué et raconte des blagues, pendant qu'Ellie se contente de courtes réponses et n'a pas vraiment l'air dans son assiette. Heureusement, la rencontre avec des girafes permet de remettre de la joie dans le cœur de la jeune fille, dans une scène très chouette qui met un peu de lumière dans cet épisode avant le chaos qui s'ensuivra. Nous avons droit après cela à une très belle scène où Joel avoue à Ellie qu'il a tenté de se suicider le lendemain de la mort de sa fille. Puis, très émotif, il laisse fortement croire que c'est sa rencontre avec Ellie qui l'a guéri. Un dernier bravo aux deux acteurs qui nous font passer à travers toutes sortes d'émotions dans leurs interactions. 

Impossible, bien sûr, de ne pas parler du carnage de l'hôpital, qui est le point principal de cet épisode. Après avoir été trouvé par Marlene et les Fireflys, Joel apprend de cette dernière qu'Ellie doit subir une chirurgie qui a de fortes chances de la tuer pour qu'un remède au cordyceps soit fabriqué. Joel ne peut pas accepter que sa jeune protégée soit utilisée de cette façon et, point de non retour, se débarrasse des deux gardes qui l'escortent vers la sortie avant de tuer presque tout le monde dans l'hôpital afin de retrouver Ellie. Une scène marquante, choquante, auquel on ne s'attend pas nécessairement avant l'arrivée de cet épisode. J'ai absolument adoré la façon dont la série a présenté cette séquence d'événements. Dans le jeu, on contrôle Joel, bien sûr, alors que le joueur est carrément forcé de tuer ces Fireflys qui habitent l'hôpital. Ici, on voit seulement des parties du massacre, alors que Joel exécute plusieurs personnes sans merci, en plus de voir les conséquences de ses actions, la caméra montrant des couloirs où des cadavres gisent au sol. Le tout, accompagné d'une nouvelle version beaucoup plus déprimante du thème principal. J'ai bien aimé la façon dont Pedro Pascal a acté la scène également : il a carrément l'air d'une machine à tuer, travaillant sans un mot, de façon presque robotique. Il paraît presque déconnecté de la réalité, comme si une autre version de lui avait pris le dessus. Le seul défaut de tout cela? Je trouve que la transformation de Joel en cette machine à tuer s'est faite trop rapidement, et j'aurais voulu qu'il y ait un peu plus de scènes dans l'hôpital avant ce moment, afin de voir Joel peser le pour et le contre de ses actions. J'ai aussi l'impression que nous n'avons pas assez vu de ce côté sombre de Joel au fil de la saison, alors pour certaines personnes, ce soudain carnage de sa part pourrait paraître abrupt. 

Les dernières minutes de l'épisode se déroulent exactement comme dans le jeu, alors que Joel ment complètement à Ellie sur ce qui s'est passé à Salt Lake City. Cependant, Ellie n'est pas dupe et a de légers doutes sur ce que lui dit Joel. Elle finit par faire promettre à Joel qu'il lui dit la vérité à-propos de ce qui s'est passé avec les Fireflys, mais le "ok" de la jeune fille, qui conclut à merveille cette première saison, en dit long sur ce qu'elle pense réellement. 

Cette fin douce-amère avait causé tout un débat lors de la sortie du jeu, et nul doute que de nouvelles personnes donneront leur opinion sur le sujet dans les prochaines semaines. C'est ce qui fait la beauté de cette conclusion : Joel avait-il raison d'agir ainsi ? N'aurait-il pas dû laisser Ellie mourir afin de potentiellement sauver le monde ? Aurait-il dû laisser le choix à Ellie ? Tant de questions que les téléspectateurs pourront se poser durant cette pause avant la prochaine saison. Mais cette fin se colle quand même très bien au thème principal de The Last of Us : ce que l'amour peut nous amener à faire dans un monde postapocalyptique. 

En bref, The Last of Us termine sa saison d'une excellente façon, dans une fin digne de celle du jeu original, mais qui ne semble pas être capable de délivrer autant au niveau émotionnel, car cette première saison n'a tout simplement pas passé assez de temps avec Joel et Ellie pour rendre leur lien aussi crédible que dans le jeu. Cette première saison reste tout de même excellente sur presque toute la ligne et nous démontre que oui, c'est possible d'adapter un jeu vidéo de façon satisfaisante : suffit de garder ce qui fait de l'œuvre originale un produit de qualité au lieu de tout modifier. Bien sûr, le choix des acteurs était très important pour rendre le tout agréable à regarder, et Pedro Pascal ainsi que Bella Ramsey ont su nous démontrer qu'ils avaient ce qu'il fallait pour rendre le tout très captivant. La série est également d'une énorme beauté, étant l'une des plus belles séries, visuellement parlant, que j'ai pu regarder jusqu'à présent dans ma vie. Les rencontres avec les infectés, bien que trop peu fréquentes, ont été diablement efficaces et j'espère en voir plus lors de la prochaine saison. Cependant, cela a permis à cette adaptation de passer plus de temps à développer ses personnages secondaires, nous offrant quelques incroyables moments comme l'épisode racontant l'histoire de Bill et Frank. L'attente pour la deuxième saison, qui sera assurément controversée si elle continue à suivre le jeu de cette façon, commence maintenant, et j'ai bien hâte de découvrir comme le deuxième jeu sera adapté.

Note finale : 9/10

mercredi 8 mars 2023

Critique série - The Last of Us, S01E08 : When We Are in Need






Spoilers à venir!!

Ce nouvel épisode de The Last of Us nous démontre que, dans cet univers, l'ennemi le plus dangereux n'est pas nécessairement celui que l'on pense. Malgré la présence d'infectés un peu partout, certaines personnes sont encore capables du pire dans ce monde post-apocalyptique, et c'est le cas de David, introduit dans cet épisode.

Les scénaristes nous introduisent de façon habile à ce personnage et au groupe qu'il dirige. Aux premiers abords, David nous paraît comme un un leader généreux et attentionné, qui veille au bien-être de son groupe. Il accepte même de fournir des médicaments à Ellie. Alors que ses partenaires souhaitent la mort de la jeune fille en guise de vengeance contre Joel, qui a tué l'un des leurs, David leur demande de garder Ellie en vie afin de l'introduire dans le groupe. Mais les dernières minutes de l'épisode nous laissent découvrir que le personnage a bien d'autres idées en tête.

Scott Shepherd joue son rôle avec brio et est très efficace pour rendre son personnage de plus en plus creepy pendant l'épisode. On a pu apprendre à le détester rapidement après avoir cru qu'il pouvait être un bon gars, alors chapeau à l'acteur d'avoir rendu le tout très crédible. 

Sommairement, l'épisode est exécuté d'une excellente façon, m'ayant gardé sur le bout de mon siège pendant toute sa durée. La montée de la tension était sans arrêt, culminant dans la captivante scène de la fin, où Ellie doit se cacher de David dans un restaurant en train de flamber. Cette scène est la chance pour Bella Ramsey de briller, et elle ne passe pas à-côté. Ses cris de désespoir alors que David s'apprête à la violer sont déchirants, puis sa colère alors qu'elle lui assène des dizaines de coups de couteaux se faisait presque ressentir à travers l'écran. Puis, elle et Pedro Pascal m'ont mis la larme à l'œil dans cette dernière scène où ils se retrouvent (et où on entend enfin le fameux "baby girl" de Joel). 

Pedro Pascal a également le temps de briller dans cet épisode, malgré son temps d'écran limité. On avait vu, à quelques reprises durant la saison, que Joel n'était pas un deux de pique en situation de combat et qu'il savait se défendre. Mais on n'avait pas encore vu à quel point il peut être sans merci lorsque c'est nécessaire. Cet épisode change la donne: lorsque Ellie est en danger, Joel devient sans pitié, torturant et tuant deux bandits sans aucun remord. Sa blessure ne semble même plus le déranger, alors qu'il parcourt à pied le trajet jusqu'au village voisin. Décidément, il tient vraiment beaucoup à la survie d'Ellie. 

J'ai bien apprécié que l'épisode passe plus de temps que le jeu sur la petite communauté de David. On découvre que ce ne sont pas seulement de mauvaises personnes qui y vivent et que ce n'est pas tout le monde qui est au courant pour le cannibalisme. Sachant à l'avance ce qui se préparait, j'ai trouvé intéressant de voir les petites nuances subtiles cachées pendant l'épisode, par exemple pendant la scène du repas, où il est très clair que certaines personnes ont moins le goût de manger que d'autres. Je me pose des questions aussi sur les raisons qui motivaient une partie du groupe à vouloir tuer Ellie immédiatement : était-ce vraiment une question de vengeance, ou c'était pour protéger Ellie de David et éviter qu'elle ne souffre ? On ne saura jamais la réponse, malheureusement. 

Passons maintenant à quelques aspects négatifs. J'ai trouvé que l'épisode était un peu court et que certaines parties se sont déroulées rapidement, surtout à la fin. J'aurais bien pris quelques minutes de plus pour voir Joel se rendre jusqu'au village et chercher Ellie. J'aurais aimé aussi voir d'autres villageois se mêler à l'histoire vers la fin. Sérieusement, où était passé tout le monde ? Personne ne s'est aperçu que le restaurant était en train de brûler? J'ai aussi trouvé la mort du personnage de Troy Baker (Joel dans le jeu!!) un peu abrupte : de la nuance semblait être introduite dans sa caractérisation, puis il a soudainement été tué sans que l'on connaisse vraiment ses intentions. 

Ces défauts restent des éléments assez mineurs en général et j'ai quand même trouvé l'épisode vraiment excellent. J'imagine que des personnes ayant regardé d'autres séries du genre, comme The Walking Dead, pourraient le trouver un peu cliché, surtout l'inclusion des cannibales, mais je pense que le focus sur la relation entre Joel et Ellie suffit pour rendre cette série différente des autres du même genre. Il reste maintenant un seul épisode, d'une durée de 43 minutes, et je suis curieux de découvrir comment les scénaristes ont réussi à conclure le tout de façon satisfaisante, cette durée me semblant plutôt courte. 

Note finale : 9/10


Petites comparaisons avec le jeu : 

  • Je pense que j'aurais préféré que la scène de la fin se déroule comme dans le jeu, c'est à dire que Joel arrive dans le restaurant et arrête Ellie alors qu'elle est en train de se défouler sur le corps de David. Ça apportait un petit quelque chose de plus au niveau émotionnel. 
  • J'aurait également aimé voir une scène où Ellie et David doivent s'enfuir d'infectés, un peu comme dans le jeu. Ça permettait de faire équipe avec David pour quelques minutes et d'augmenter le lien de confiance entre Ellie et lui. 

mardi 28 février 2023

Critique série - The Last of Us, S01E07 : Left Behind




Ce nouvel épisode de The Last of Us est probablement le plus fidèle au jeu vidéo jusqu'à présent. C'est par contre ce qui fait que je l'ai un peu moins aimé que les précédents : je n'ai pas adoré 
« Left Behind » autant que le reste du jeu lorsque j'ai joué au DLC l'an dernier, alors cette adaptation très fidèle allait certainement moins me plaire que le reste. 

N'empêche que ça reste un bon épisode de télévision et que mon intérêt moindre pour celui-ci provient plus de mes goûts personnels que du produit en tant que tel (disons que je ne trouve pas cela très palpitant de découvrir les 4 merveilles d'un centre commercial). Nous avons ici un épisode centré sur les personnages, qui fait plus particulièrement la lumière sur le passé d'Ellie et nous explique mieux pourquoi elle est la personne qu'elle est aujourd'hui. Je ne veux donc rien enlever à la pertinence de cet épisode.

Il est encore difficile de dire si le placement de cet épisode dans la saison sera bénéfique au final, mais présentement, je trouve que le rythme a vraiment été coupé. J'aurais bien vu cet épisode jouant entre les saisons 1 et 2, comme une sorte de bonus, un peu comme le DLC l'était pour le jeu. J'aimais beaucoup la transition entre la blessure de Joel et la suite qui avait été effectuée dans l'œuvre originale. Chapeau aux scénaristes cependant, d'avoir effectué un lien thématique entre les flashbacks et le présent, les paroles de Riley influençant les actions de Ellie longtemps après. 

J'ai bien aimé la chimie entre Bella Ramsey et Storm Reid. Les deux actrices ont très bien interprété leur rôle et j'avais vraiment l'impression de regarder deux adolescentes en train de discuter de façon réaliste. S'il y avait bien deux actrices qui pouvaient garder mon attention dans ces scènes, c'étaient bien ces deux-là. Elles ont réussi de façon convaincante à nous faire croire en leur longue relation. Bella Ramsey a encore une fois démontré de ses prouesses, ses expressions faciales en disant long sur les états d'âme de son personnage. On pouvait sentir l'amour qu'elle éprouvait pour Riley au travers de notre écran, comme on a pu sentir sa peine lors de la découverte de sa morsure, ainsi que celle de Riley. Storm Reid a également très bien joué son rôle et le tout aurait été beaucoup moins convaincant si l'une des deux actrices avait été médiocre. Décidément, cette série excelle pour ce qui est de développer des relations amoureuses entre deux personnes dans l'espace d'une cinquantaine de minutes.

Le lien thématique entre le passé et le présent était aussi très bien pensé. Ellie a perdu quelqu'un de cher, tout comme Joel, et ils peuvent donc très bien se comprendre sur ce point, au contraire de ce que Joel pensait dans l'épisode précédent. Ellie tient donc à ce que Joel survive autant que ce dernier désire protéger la jeune fille, et elle n'arrêtera pas de l'aider tant que ce ne sera pas fini. 

J'ai un peu moins aimé que l'épisode nous tease la présence d'un infecté pendant une bonne partie de sa durée. Je trouve que ça aurait été plus surprenant de ne pas montrer l'infecté du tout et de seulement le révéler lors de l'attaque. Ça aurait aussi permis à l'épisode d'être moins prévisible. J'imagine que l'ajout a été fait pour garder l'attention des téléspectateurs ennuyés par l'épisode. 

La cinématographie était encore une fois au top dans le centre commercial. La prise de vue symétrique lorsque les lumières se sont allumées sous les yeux d'Ellie était splendide. Cette série est capable de rendre même un simple centre commercial intéressant visuellement. Les lumières de l'endroit lui ont donné une ambiance particulière, complètement différente du reste de la saison, mais tout aussi réussie et spectaculaire. 

Je suis maintenant curieux de découvrir ce que les deux derniers épisodes de la saison nous réservent. Si le tout est bien réussi et ne semble pas précipité, je serai heureux. Cependant, j'ai quelques craintes, considérant que le dernier épisode sera seulement d'une durée de 43 minutes. Je comprends évidemment que le jeu regorge de scènes de gameplay et que les dernières parties de l'histoire n'ont pas énormément de choses à raconter, mais je me pose quand même des questions, tout en restant optimiste. Après tout, Neil Druckmann est impliqué, alors comment les scénaristes pourraient rater leur coup ?

En bref, The Last of Us présente ici un épisode qui permet de développer davantage le personnage d'Ellie, en explorant son passé à l'aide d'un long flashback. L'épisode a réussi à me garder accroché malgré des scènes que j'ai trouvé un peu moins intéressantes, grâce en bonne partie aux deux actrices très douées. De plus, le lien fait entre le passé d'Ellie et ses actions présentes est tout aussi pertinent que dans le jeu vidéo. 

Note finale : 8/10