samedi 31 décembre 2022

Critique série - Slow Horses, saison 2





AppleTV+ continue sur sa lancée avec l'excellente série d'espionnage Slow Horses, qui, dans sa deuxième saison, nous permet de mieux découvrir ses personnages secondaires en explorant divers arcs narratifs qui se développent lentement pour finir par se rejoindre à la fin de la saison. Alors que, dans la première saison, le scénario se concentrait, d'un côté, sur les méchants et de l'autre, sur les héros, cette fois, la série décide de séparer les héros en plusieurs groupes, ce qui nous fera découvrir les qualités et les défauts de chacun. L'ensemble de l'œuvre forme un tout très cohérent, qui reste flou pendant la majorité de la saison jusqu'à ce que tout soit expliqué dans le dernier épisode.

Je n'ai pas parlé de Slow Horses auparavant sur ce blogue (et pour cause : j'ai commencé la série il y a quelques semaines seulement), alors voici en gros de quoi la série parle. Basée sur les romans de Mick Herron, on y suit une équipe du MI5 (les Slow Horses) composée, en résumé, de rejets. Par cela, je veux dire que les membres de l'équipe ont été largués là par le MI5, parce que l'organisation ne souhaite par les avoir dans les pattes et veut qu'ils soient occupés à faire des tâches stupides et peu importantes, une sorte de punition pour une action que chaque personnage a fait dans l'exercice de ses fonctions à un moment donné. Cette équipe est menée par Jackson Lamb (interprété par Gary Oldman), un homme à l'apparence peu soignée, qui boit et fume dans son bureau en plus de lâcher de monstrueuses flatulences sans gêne. Ce dernier ne se gêne pas non plus pour traiter son équipe de tous les noms et leur signifier leur incompétence à de maintes reprises, bien qu'on remarque au fil des épisodes que peut-être qu'il ne les déteste pas autant qu'il le laisse croire. La série suit donc, dans sa première saison, cette équipe alors qu'ils sont impliqués bien malgré eux dans un complot impliquant certaines hautes instances du MI5. La deuxième saison, quant à elle, raconte une nouvelle histoire alors que l'équipe doit se mêler d'un autre complot, et cette fois, les Russes sont de la partie. 

Ce qui fait le charme de Slow Horses, à mon avis, c'est le ton général de la série : si vous cherchez une série d'espionnage qui se prend extrêmement au sérieux, ce n'est pas ici que vous la trouverez. Slow Horses, bien que sérieuse et dramatique quand elle a besoin de l'être, utilise régulièrement un humour très british, très sarcastique, qui se fait remarquer surtout lors des conversations entre les différents personnages. Gary Oldman, en particulier, est excellent dans ce genre d'humour et sa façon de délivrer certaines phrases est absolument parfaite et hilarante, m'ayant fait rire à haute voix à de nombreuses reprises. Bien que son personnage agisse comme un trou de cul très régulièrement dans ses conversations avec les membres de son équipe, c'est impossible de ne pas l'aimer, tout simplement à cause du charme de Gary Oldman.

Il n'y a pas de héros à la James Bond, hyper intelligent et athlétique. Au contraire, étant donné le contexte de la série, nos héros sont généralement assez stupides et vont régulièrement faire des erreurs assez coûteuses tout au long de leurs enquêtes. Cela rend généralement le tout plus réaliste et humain et c'est plus facile de s'identifier aux personnages, qui font des erreurs comme n'importe qui pourrait le faire dans le monde réel. Certains pourraient dire que les erreurs commises par les personnages sont irréalistes et que c'est de la mauvaise écriture de scénario, mais au contraire, je trouve que c'est totalement logique que cela arrive dans cette série, étant donné que nos personnages sont, pour la plupart, loin d'être parfaits. 


Spoilers pour la deuxième saison à venir !

J'ai trouvé la deuxième saison un peu moins bonne que la première, car il y manquait quelque chose que j'avais vraiment apprécié dans la première saison : un gros focus sur les vilains. Dans la saison 1, la grosse portion des épisodes consacrée aux kidnappeurs d'Hassan avait été une grande source de tension et de suspense tout au long de la saison, et l'absence de scènes du genre dans cette seconde saison s'est fait ressentir. Tout de même, cela nous a permis de passer plus de temps avec nos héros et de les développer de meilleure façon. J'ai bien aimé les aventures de River dans le village de Upshott et les scènes qu'il a partagé avec l'assassin russe furent tendues à souhait. J'ai eu un peu mal pour River quand on a découvert, tardivement dans la saison, que sa présence à Upshott n'était en fait qu'une distraction orchestrée par les Russes et qu'il n'avait été qu'un pion pendant tout ce temps. Jackson Lamb a également pu nous démontrer qu'il a de grands talents de détective, alors qu'il a par lui-même suivi des pistes afin de découvrir ce que les russes tramaient. On a aussi pu se rendre compte qu'il peut être impitoyable lorsqu'il le souhaite, par exemple dans ses agissement avec Rebecca, la fille qui a fait semblant d'avoir percuté Min avec sa voiture. 

Je ne m'attendais pas du tout à la mort de Min dans le 3e épisode, et ça m'a fait mal. Je trouvais sa relation avec Louisa très intéressante et je voulais en voir plus. On ne faisait que commencer à le connaître, mais malheureusement, sa naïveté et sa curiosité auront eu le dessus sur lui. J'ai bien aimé le dernier hommage qui lui a été rendu dans le dernier épisode de la saison, et le retour de la chanson "The Scientist" de Coldplay, cette chanson sur laquelle la radio de sa voiture était bloquée,  m'a bien fait rire malgré les circonstances. 

Je dois avouer que cette deuxième saison aurait pu bénéficier d'un ou deux épisodes de plus pour raconter son histoire, ou d'épisodes un peu plus long. Les premiers épisodes de la saisons ont pris beaucoup de temps pour introduire les différentes pièces du puzzle et placer les différents personnages où ils devaient être, puis, le rythme s'est mis à grandement accélérer dans la deuxième moitié de la saison. Soudainement, j'avais un peu de difficulté à comprendre certaines parties de l'histoire, les personnages semblant effectuer des déductions sur les motivations des Russes de façon un peu trop facile, et j'avais de la difficulté à comprendre comment ils en arrivaient à de telles déductions. Heureusement, le dernier épisode de la saison a tout clarifié les points d'interrogation qui restaient et a résolu l'intrigue de cette saison de façon très satisfaisante. 

Quelle surprise ce fut d'avoir un trailer de la saison 3 à la fin de l'épisode 6. J'apprécie vraiment le calendrier de sortie des saisons de Slow Horses et c'est soulageant de savoir qu'on n'aura pas à attendre deux ans avant de voir la suite. Plus de séries devraient adopter ce calendrier de sortie, qui nous permet de ne pas tout oublier entre les saisons.

En bref, cette deuxième saison de Slow Horses poursuit sur la lancée de la première et nous offre une série d'espionnage très rafraîchissante, dont le plus gros highlight reste Gary Oldman dans son rôle de Lamb. Les autres personnages de la série commencent tout de même de plus en plus à occuper une place importante dans l'histoire et j'ai bien hâte de voir ce que la suite leur réserve. En attendant la prochaine saison, je vais peut-être commencer la lecture des livres de Mick Herron!

Note finale : 8.5/10











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